Tout élève pilote attend ce moment avec impatience. Le lâcher, mot magique, qui cristallise toutes les espérances et … toutes les appréhensions.
Espérance, bien sûr, car tout homme a rêvé de voler comme Aladin sur un tapis ou plus prosaïquement dans un aéronef, et appréhensions qui se traduisent en autant de questions :

• L’instructeur est-il sûr de lui et de moi ?
• Suis-je capable de voler tout seul, en ai-je vraiment envie ?

Et puis tout s’efface, l’instructeur est descendu de la machine (mais pourquoi ? quelle « drôle d’idée ! ») et il faut maintenant faire face : concentration maximale ! rouler d’abord, faire les dernières vérifications et enfin s’élancer sur la piste d’envol.
Quel imbécile disait :
« La piste est le boulevard de l’espérance et le champ au bout de la piste, le matelas pour l’éternité » ?

Déjà la voix de l’instructeur résonne à la radio. Il est content de mon décollage, parfait … c’est vrai que c’est grisant d’être seul dans les nuages mais bon … ne perdons pas la piste de vue … Fais un tour de plus si tu veux, insiste la radio … euh, oui, pourquoi pas ? je vais faire un tour de plus et me poser.

Me voici en finale, la terre approche, j’arrondis et me pose en douceur sur 3 mètres. Posé, pas cassé, je suis fier.

L’instructeur s’approche, tout sourire, que dis-je l’instructeur, ce n’est plus un instructeur, pour moi, il est devenu un ami…